Besoin d'évasion
"Trancar o dedo numa porta dói. Torcer o tornozelo dói. Uma tapa, um soco, um pontapé, dóem. Dói bater a cabeça na quina da mesa, dói morder a língua, dói cólica, cárie e pedra no rim. Mas o que mais dói é saudade..."
Une fin d'après midi, Paradinha de Outeiro, février 2012
Tout me manque, tout sans exception. L’odeur insupportable de la cigarette qui reste sur tes habits et qui t’empêches de les garder plus d’une journée, tout ça parce qu’ici il n’est pas interdit de fumer dans des endroits publics… Les bruits étranges dans mon radiateur la nuit, parce qu’ils ne sont habituellement pas autant utilisé à cette époque. Le chant des ouvriers qui sonne plus que faux et qui retentit dans toute la maison lorsqu’ils travaillent dans ma cave, les étoiles à peine percevables en suisse, l’odeur du bois qui brûle dans tout le village, le goût sucré des pommes qui te laisses douter de leur réelle origine. Chaque couché de soleil qui pourrait faire l’objet de carte postale, le cimetière que je vois tout les jours à coté de chez moi qui me rappel que ma grand-mère n’est plus là, mais plus encore qu’elle était là, il y a de ça quelques années. Chaque nuit en me couchant dans mon dur et grand lit je fais passer en boucle tout nos rires et nos pleurs vécu ici dans la bande de ma mémoire, pour m’endormir paisiblement sous l’effet d’aucunes drogues. Je sais maintenant qu’on ne tient pas à un lieu ou à quelqu’un pour les bons moments que nous avons passé à cet endroit ou avec cette personne. On s’attache à quelque chose simplement pour avoir vécu beaucoup de moments avec, bon ou mauvais. Ce lieu est le témoin de mes plus fortes émotions, celui qui ne l’a pas encore vu, celui qui ne m’a jamais rien vu vivre ici ne pourra jamais prétendre me connaître entièrement.
Je ne suis peut-être pas née ici, mais ma Paradinha peut être témoin de ma renaissance avec certitude. Je suis le genre de personne qui ne supporte pas d’être incomprise. Que tout le monde soit contre mon avis m’importe peu, tant qu’ils le comprennent. En ce qui concerne ce petit village paradisiaque personne n’a l’air de comprendre. J’ai pourtant essayé de m’expliquer il y a longtemps de cela, mais en vain. Aujourd’hui je plains toutes ces personnes qui ne comprennent pas, car cela veut dire qu’elles n’ont jamais eu l’occasion de s’attacher autant à quelque chose, que jamais elles n’ont eu la chance de vivre autant de choses quelque part, que jamais elles n’ont ressentie ce que je ressens à chaque fois que j’aperçois la pancarte qui m’annonce que je suis arrivée. Et ça, c’est loin de me déranger. Je ne suis pas particulièrement généreuse, je me fais donc un plaisir fou à garder ce lieu rien que pour moi. Ma curiosité m’oblige à vouloir faire le tour du monde… Mais tu sais, dans le fond je sais bien que tout me ramènera à toi… Je t’aime.
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